Questions sur le PVC

Vos questions sur le PVC

Pour garantir une bonne qualité de l’air intérieur, l’OQAI (Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur) préconise une aération régulière et une bonne ventilation des locaux. Il recommande également d’être vigilant par rapport aux usages des habitants susceptibles de polluer l’air intérieur comme la cuisine, le tabagisme, les bougies parfumées ou l’encens et par rapport aux émissions de polluants volatils des produits de construction et de décoration d’intérieur et d’entretien.

Depuis septembre 2013, l’article R. 221-23 du code de l’environnement impose l’étiquetage des produits de construction et de décoration en fonction de leurs émissions en polluants volatils en classant les émissions dans l’air intérieur de A+ à C.

Les produits en PVC sont classés A+ (1 000 µg/m3 ), la meilleure classe d’émission . Certains produits sont même largement en-dessous des exigences réglementaires, voire même présentent des émissions quasi-indétectables (notamment certains revêtements de sol PVC)

Le PVC est un matériau thermoplastique qui peut être facilement recyclé plusieurs fois, sans dégradation de ses propriétés d’origine.
Les déchets recyclés peuvent être utilisés soit pour fabriquer les mêmes produits (boucle fermée) soit de nouveaux (boucle ouverte).
Les déchets de fabrication des producteurs et des transformateurs de PVC sont recyclés à plus de 95%.
Le développement du recyclage des produits en fin de vie est conditionné par :

  • l’augmentation de la collecte et du tri qui nécessitent la mobilisation de l’ensemble des acteurs ;
  • le développement des débouchés de la matière recyclée.

En 2010, à l’issue du premier programme décennal volontaire de l’industrie du PVC (Vinyl 2010), ce sont plus d’un million de tonnes de déchets PVC qui ont été collectés et recyclés en Europe et plus de 260 000 tonnes pour la seule année 2010, dont environ 20.000 tonnes en France.
En 2011, un deuxième programme VinylPlus a été lancé avec un objectif de 800 000 tonnes de PVC recyclées par an d’ici 2020.

En 2022, ce sont plus de 810.000 tonnes de PVC qui ont été recyclées en Europe, ce qui représente 27% des déchets générés en Europe.

En France, ce sont plus de 100.000 tonnes de PVC qui ont été recyclées en 2022, grâce à un réseau de recycleurs locaux et à la collecte des fabricants via des systèmes de reprises individuelles de matériaux.

  • C’est dans le secteur du bâtiment que sont actuellement collectés le plus de déchets PVC. La Responsabilité élargie des producteurs (REP) Produits et matériaux de construction du secteur du bâtiment (PMCB), entrée en application en mai 2023 permettra d’optimiser encore davantage la circularité du PVC en augmentant le gisement disponible.
  • La réintroduction de matériau PVC recyclé dans des produits neufs est déjà une réalité, avec par exemple un taux de réintroduction de 20% en moyenne dans les fenêtres PVC en France actuellement et dans certains types de revêtements de sol.

En 2030, la profession prévoit de dépasser le million de tonnes de PVC recyclées par an.

Construire un bâtiment durable, c’est apporter une performance énergétique et économique, respecter l’environnement et offrir une bonne qualité de vie aux occupants. Pour y parvenir, le maître d’ouvrage calcule la performance environnementale et sanitaire du bâtiment en additionnant les impacts de tous les produits utilisés dans le bâtiment. Pour cela, il dispose des FDES (Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire) qui sont une source d’informations fiables car encadrées par les normes européennes EN 15804+A1 et NF EN 15804/CN. Les FDES sont disponibles sur www.inies.fr.
De très nombreux produits de construction/décoration en PVC disposent de FDES : canalisations évacuation, fenêtres, fermetures, profilés d’aménagement et de décoration, revêtements de sol et de mur, membranes d’étanchéité synthétiques …
Un examen plus approfondi permet de constater que ces mêmes produits PVC apportent des solutions très positives à plusieurs objectifs du bâtiment durable comme :

  • Objectif 1 – Des lieux plus sûrs et qui favorisent la santé
  • Objectif 2 – Des espaces agréables à vivre, pratiques et confortables
  • Objectif 5 – la limitation des pollutions et la lutte contre le changement climatique
  • Objectif 7 – Optimisation des charges et des coûts

Par ses qualités, le PVC limite la propagation de la flamme et a une faible contribution au développement de l’incendie.

L’auto-extinction du PVC est utilisée pour le secteur électrique et électronique (équipements de grande consommation) et d’autres industries sensibles : aérospatial, défense, transport aérien, etc.
Dans le domaine du bâtiment, c’est un matériau largement utilisé pour les applications visées par des réglementations Incendie. A l’exception des lieux sensibles aux fumées opaques, comme les tunnels routiers et autoroutiers, dans lesquels le PVC n’est pas utilisé.

On prête parfois au PVC une contribution à la toxicité des fumées lors d’un incendie. Cependant, des essais du Laboratoire national de métrologie et des essais et du Laboratoire central de la préfecture de police de Paris ont démontré en 2014 (publication dans la revue Fire Safety Journal, nov. 2014) que l’acide chlorhydrique dégagé par le PVC n’est pas la cause de l’incapacitation ni du décès des occupants, qu’ils soient valides ou à mobilité réduite, même lorsque le PVC est installé de manière importante dans une pièce soumise à un feu couvant ou ventilé.
Dans certains cas, l’odeur dégagé par l’acide chlorhydrique lors d’un incendie peut produire un effet d’avertissement pour les êtres humains.

Des additifs sont ajoutés au PVC pour lui attribuer différentes caractéristiques : certains permettent ou facilitent la production (stabilisants, lubrifiants) ; d’autres lui confèrent des propriétés nouvelles adaptées au produit fini : plastifiants pour la souplesse, pigments pour la couleur, etc.

Les  ortho-phtalates, appelés communément phtalates, sont des plastifiants. Il faut différencier les ortho-phtalates longs (DINP, DIDP) des ortho-phtalates courts (DEHP, DBP, BBP, DIBP).

Les ortho-phtalates à chaine courte (DEHP, DBP, BBP et DIBP) ont été totalement supprimés de la production de PVC souple en Europe en 2015 (hors exceptions strictement encadrées par la réglementation européenne, comme l’utilisation possible de DEHP dans les poches à sang du fait de ses effets sur la préservation du sang).

En France, leur substitution volontaire avait été déjà largement entamée par de nombreux acteurs du PVC dès la fin des années 90 et au début des années 2000 ; certaines industries comme celle du revêtement de sol PVC les ont même totalement arrêté au plus tard en 2008.

A l’époque Ils ont été majoritairement remplacés par des phtalates à chaine longue, en particulier le DINP , pour lequel l’agence européenne des produits chimiques n’ a établi aucune classe de danger.

A ce jour, certains secteurs ont évolué vers d’autres types de plastifiants ; c’est le cas de l’industrie du revêtement de sol, dont plus de 75% de l’offre est aujourd’hui sans phtalates.

Au niveau français la présence de perturbateurs endocriniens dans les produits est encadrée par le Décret n°2021-1110 du 23/08/2021 qui oblige, tout metteur sur le marché d’un produit à destination des consommateurs qui contiendrait des PE avérés, suspectés ou présumés à les mentionner (via l’application scan4chem par exemple). Les arrêtés d’application ont été publiés le 28 septembre 2023, rendant l’obligation applicable dans les 6 mois qui suivent soit avant le 12 avril 2024. Tout consommateur sera, dés lors, à même de vérifier lorsqu’il achète un produit sur le territoire français, s’il contient ou pas des perturbateurs endocriniens .

Plus d’information sur les phtalates : www.plasticisers.org

  • Le PVC contient du chlore dans sa structure moléculaire mais ne le libère pas car le chlore est chimiquement lié aux autres atomes (carbone, hydrogène) qui composent le PVC.
  • C’est grâce au chlore que le PVC présente une forte résistance chimique et un bon comportement au feu.
  • Le chlore peut également servir de marqueur pour identifier le PVC dans des systèmes de tri automatique des déchets en vue de leur recyclage.

Les solutions de recyclage progressent d’année en année et l’entrée en vigueur de la REP PMCB en France permettra de router vers le recyclage une part plus importante des déchets PVC.

Néanmoins, une partie des déchets en PVC est encore incinérée. Les deux questions qui reviennent souvent dans ce cas sont en réalité des pratiques illégales : l’incinération non contrôlée et les dépôts sauvages. La filière soutient l’action publique visant à lutter contre ces deux phénomènes.
Lors de l’incinération de la matière PVC, un gaz appelé dioxine est susceptible d’être émis. L’émission de dioxine n’est pas spécifique au PVC, puisque la combustion de toute matière organique est susceptible de produire de la dioxine. Les émissions de dioxines sont réglementées par une directive européenne depuis 2002, obligeant tous les incinérateurs en Europe à être munis de filtres et à respecter des seuils extrêmement bas. En France, l’obligation réglementaire passe par un arrêté du 20/09/2002 relatif aux installations d’incinération et de co-incinération de déchets dangereux. Les technologies de combustion ont depuis lors largement évolué et les émissions de dioxine ont quasi disparu (citepa) .

En effet : Les émissions de dioxines et furanes ont été réduites de 93% entre 1990 et 2020.